POLITIQUE | Le silence politique assourdissant d’EELV

Marine Tondelier, Yannick Jadot et le silence autour d’Arnaud BEGIN

L’affaire vécue par Arnaud Begin, salarié d’EDF, est devenue le symbole d’un scandale à double niveau.
D’une part, elle révèle le sort d’un lanceur d’alerte broyé pour avoir fait son travail. D’autre part, elle met en lumière un silence politique assourdissant. Ce silence concerne précisément celles et ceux qui prétendent défendre la transparence, la justice sociale et la protection des salariés.

Arnaud Begin n’est ni un activiste ni un opposant idéologique.

Au contraire, il est ingénieur et inspecteur de sûreté nucléaire. À ce titre, il a signalé des dysfonctionnements, refusé des compromis dangereux et exercé ses responsabilités avec rigueur. Pourtant, en retour, la direction l’a mis à l’écart. Elle l’a également exposé à du harcèlement moral et à des procédures disciplinaires.
Pendant ce temps, l’entreprise, comme l’État, ont choisi de regarder ailleurs.

Dans ce contexte, le soutien d’Europe Écologie – Les Verts pose question. Il apparaît marqué par une timidité politique difficilement justifiable.

Certes, quelques invitations ont eu lieu et certaines marques de sympathie individuelles ont été exprimées. Cependant, aucun engagement politique fort n’a suivi. De plus, aucun communiqué national clair n’a été publié.
Dans le même temps, aucune mobilisation durable n’a été lancée. Enfin, aucune interpellation ferme des pouvoirs publics n’a été portée. Or soutenir Arnaud Begin ne relève ni de l’optionnel ni du confort idéologique.
Il s’agit, au contraire, d’un test de crédibilité politique.

EELV, vous qui vous revendiquez défenseurs des lanceurs d’alerte et critiques du nucléaire, comment justifiez-vous cette prudence ?

Comment expliquer ce silence lorsqu’un salarié est sanctionné pour avoir voulu protéger l’intérêt général ? Et surtout, à quoi servent les discours sur la démocratie écologique si, dès que le réel devient complexe, humain et juridiquement risqué, le courage politique disparaît ?

En refusant d’assumer pleinement ce combat, vous envoyez un message clair. Vous laissez entendre que les lanceurs d’alerte méritent un soutien tant qu’ils ne dérangent pas trop. Pourtant, défendre Arnaud Begin ne revient pas à défendre un individu isolé. Il s’agit de défendre tous ceux qui, demain, hésiteront à parler par peur d’être abandonnés.

EELV, il est encore temps de choisir. Soit la communication. Soit le courage.

« Je tiens également à souligner qu’à ce jour, je n’ai reçu aucun soutien public de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie – Les Verts.
Or, dans le même temps, elle affiche ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2027.
Ce silence n’a rien d’anecdotique.
Il constitue un acte politique à part entière.

Lorsqu’une responsable nationale, qui se revendique de la défense des lanceurs d’alerte, des salariés et de la justice environnementale, choisit de ne jamais prendre position face à un cas aussi emblématique, elle envoie un signal clair.
En effet, on ne peut pas prétendre incarner une alternative écologique et sociale crédible tout en restant muette lorsque le courage individuel se paie au prix fort.

Les valeurs ne se proclament pas seulement en période de campagne.
Elles se défendent, au contraire, lorsque cela dérange réellement.
C’est pourquoi l’absence de prise de parole de Marine Tondelier interroge profondément la sincérité et la cohérence du projet qu’elle entend porter pour 2027.

Par ailleurs, bien que Yannick Jadot m’ait reçu, cette rencontre n’a produit aucune action concrète.
Il n’y a eu ni prise de position publique, ni interpellation politique, ni soutien visible, ni suivi.
Dans ces conditions, recevoir un lanceur d’alerte sans agir relève moins de l’écoute que de l’affichage.

Cette inertie apparaît d’autant plus grave qu’elle concerne un salarié sanctionné pour avoir défendu l’intérêt général.
Dès lors, à quoi servent les rendez-vous si le courage politique s’arrête à la porte du bureau ?
Entre silences, prudences et renoncements, EELV donne l’image d’un parti davantage soucieux de ne pas déranger que de protéger celles et ceux qui prennent des risques réels. »

Arnaud Begin
Président d’Elektronvert