
Contamination d’un intervenant lors d’un arrêt de tranche à Civaux
Des interrogations sur la maîtrise de la radioprotection
Un événement de contamination lors d’un contrôle réglementaire
Le 8 octobre 2025, un événement de contamination radioactive est survenu sur le site nucléaire de Civaux. Lors d’un contrôle réglementaire de l’Outil de Manutention des Internes de cuve (OMI), un intervenant d’une entreprise extérieure, APAVE, est intervenu dans le bâtiment réacteur de la tranche 1.
Cependant, l’intervention s’est déroulée alors que les conditions d’accès en radioprotection autour de l’OMI n’étaient pas encore opérationnelles. À l’issue du contrôle, les dispositifs de surveillance ont détecté une contamination sur les vêtements de l’intervenant lors de la sortie du bâtiment réacteur.
Ensuite, les contrôles réalisés au poste C2 et au service médical ont révélé une contamination résiduelle à une main. Ils ont également fait apparaître une suspicion de contamination interne.
Une prise en charge rapide mais un contexte radiologique insuffisamment maîtrisé
Les investigations menées par le service de radioprotection ont confirmé la présence de contamination autour de l’OMI. L’intervenant a immédiatement reçu une prise en charge médicale adaptée.
Parallèlement, les équipes ont balisé la zone concernée afin d’éviter toute propagation. Cet événement, classé au niveau 0 de l’échelle INES, n’a entraîné aucune conséquence sur la sûreté des installations. Il n’a pas non plus eu d’impact sur l’environnement ou la population. Néanmoins, il met en évidence des fragilités dans la préparation radiologique des interventions en bâtiment réacteur. Pour approfondir ces enjeux, voir notre analyse dédiée à la radioprotection en zone contrôlée.
Analyse d’ELEKTRONVERT : radioprotection et organisation
Du point de vue d’ELEKTRONVERT, l’intervention a eu lieu en zone contrôlée sans protection respiratoire. Or, l’environnement de travail n’avait pas encore fait l’objet d’une caractérisation radiologique complète.
La contamination a concerné plusieurs éléments. Elle a touché les vêtements de l’intervenant. Elle a également affecté une main après passage au service médical. Enfin, elle a concerné l’environnement immédiat de l’OMI. Les dispositifs de surveillance radiologique ont toutefois permis une détection rapide.
Grâce à eux, les équipes ont pu limiter le risque radiologique. Cependant, un potentiel de dispersion existait en cas de poursuite des activités sans mesures adaptées.
Des dysfonctionnements organisationnels mis en évidence
Sur le plan organisationnel, plusieurs failles apparaissent clairement. Les conditions d’accès en radioprotection avaient été demandées. Toutefois, elles n’étaient pas encore mises en place au moment de l’intervention.
De plus, l’activité a débuté avant la finalisation des dispositions prévues en début de poste de nuit. Ce décalage illustre une rupture entre la planification et l’exécution. Par ailleurs, la coordination entre les acteurs s’est révélée insuffisante lors de la phase de préparation.
En conséquence, ELEKTRONVERT souligne la nécessité de renforcer plusieurs points clés. Il faut d’abord garantir la mise en place effective des conditions radioprotection avant tout accès. Ensuite, le partage d’informations et la validation formelle des prérequis doivent être renforcés. Enfin, le respect strict des règles d’accès en zone contrôlée doit être rappelé à tous les intervenants.
Les demandes d’ELEKTRONVERT à l’ASN-R
ELEKTRONVERT considère cet événement comme une contamination avérée. L’association remet en cause la communication d’EDF sur ce point. Elle souligne également des manquements graves en radioprotection et en préparation d’intervention.
Lors de la CLI, l’association a relevé des incohérences dans les explications fournies. Elle interroge notamment l’hypothèse d’une activation neutronique de l’OMI. Elle questionne aussi le respect des exigences organisationnelles obligatoires. À ce titre, ELEKTRONVERT attend de l’ASN-R de Bordeaux plusieurs réponses. Elle demande des éléments techniques clairs et argumentés. Elle souhaite une prise de position sur la pertinence du classement retenu. Enfin, elle appelle à un regard critique sur les dysfonctionnements organisationnels observés.
Un délai de deux mois a été explicitement mentionné pour la production de ces réponses.



















